Aux portes de la Sologne viticole, à une dizaine de kilomètres de Blois et de la vallée de la Loire,
voici
           Cellettes
qui trempe ses pieds dans le Beuvron.
Chacun convient que c'est la plus belle rivière de France.
Au moins.
L'étude engagée dans cette rubrique se poursuivra avec des chapitres consacrés à la question scolaire, à la gestion, à quelques événements notables... On trouvera aussi bientôt une chronologie cellettoise de 1870 à 1940. Tout cela se nourrit exclusivement des archives (bien) conservées à Cellettes (Loir-et-Cher) et aux Archives Départementales du Loir-et-Cher (ADLC), à Blois. L'un et l'autre lieux se signalent par un excellent accueil.
La médiocre qualité des reproductions est du seul fait de l'auteur. La plupart du temps, il suffit de cliquer sur une image pour l'agrandir.
 
Outre les ouvrages généraux sur la IIIème République et, en général, sur la civilisation contemporaine, dont une modeste bibliographie sera indiquée ultérieurement, il faut signaler la somme que constitue la thèse de Georges Dupeux sur les Aspects de l'Histoire économique, sociale et politique du Loir-et-Cher au XIXème siècle jusqu'à la guerre 1914-1918 (le livre, indispensable mais quasi introuvable, sauf à un prix élevé sur un site commercial, figure parmi les usuels des ADLC).
 
1ère mise en ligne : le 28 novembre 2007
Faut-il écrire l'Histoire d'un village sans histoires ? Que possède Cellettes pour attirer un regard d'historien ? Peu de choses si l'on décide de n'embrasser que les quelques décennies de la 3ème République (1870-1940). Les siècles précédents nous ont légué une jolie parure architecturale: le château de Beauregard, en particulier, ce n'est pas rien! Les demeures élégantes du XIXème et les bâtiments publics respectables du premier XXème tiennent aussi une place tout à fait honorable.
 
Mais la pâte de l'Histoire est d'abord faite d'humanité. Alors, passé industriel ou agricole remarquable, personnages hors du commun, événements de portée nationale ou même simplement régionale ? Rien de tout cela, rien qui puisse mobiliser la passion. Ces ¾ de siècle ont passé sur Cellettes comme sur la quasi-totalité du territoire: on n'y trouvera rien qui distingue le village parmi 30 000 autres. Rien que la lente et puissante transformation de la société et de l'espace rural français qui encadre l'ébranlement majeur de la guerre 14-18, matrice du XXème siècle.
 
Aucune Histoire n'est banale. Car s'il existe des lieux qui cristallisent des mouvements politiques, économiques, culturels ou sociaux et concentrent les événements, nulle part ne se trouvent des laboratoires où se serait élaboré le destin commun et qui en exprimeraient la totalité. Ce qui signifie que partout, là donc où "il ne se passe rien", se construit le devenir des sociétés. A Cellettes, comme dans les autres 30 et quelques mille communes rurales de France, les "gens" ont "fait" l'Histoire en la vivant. Observer leur quotidien sans relief excessif, c'est retrouver la réalité de cette 3ème République dont la France contemporaine est la fille, de ce monde à la fois immobile et en mouvement qui alimente tant la nostalgie dans une époque, la nôtre, riche de changement et d'angoisse.
...il y a 120 ans
 
L' espace cellettois, un peu plus de 20 km2, a trouvé son architecture. Le réseau fixé par les ingénieurs des Ponts et Chaussées à partir des chemins traditionnels l'a organisée pour longtemps.
 
Le lent déclin démographique est déjà perceptible puisque la commune a perdu 15 % de sa population depuis le milieu du XIXème siècle.
 
Cela n'empêche pas le Beuvron et le Conon de faire tourner les 5 moulins de
 
Cellettes...